• chapitre deux // extrait un

     Chapitre 2Qui es-tu ?  

    Je cours jusqu'au mur transparent pour la rejoindre. Je peux voir des larmes couler de ses yeux, peut-être que je pleure moi aussi. Je suis à la fois soulagée et paniquée de la retrouver là. Une chose est sûre, tout ceci est bien réel. Nous sommes chacune de notre côté, dans une salle identique. Cette fois, il n'y a pas de miroir. Soudain, une trappe s'ouvre dans la salle d'Hélia. Quelques secondes plus tard, une autre s'ouvre dans la mienne. Nous devons nous séparer pour aller voir ce qu'il se passe. Je la regarde, elle sait que j'ai peur mais nous nous redonnons du courage. Je traverse la pièce jusqu'à un plateau sortant du mur. Dessus, sur un coussin de velours bleu ciel se trouve une fine chaîne en argent. Je suppose que je dois la prendre. Je l'enfile autour de mon cou, mais à cet instant je sens une petite décharge électrique parcourir tout mon corps. Une lumière violette s'émet tout autour de mon cou, elle semble provenir de la chaîne. Je regarde Hélia, il se produit la même chose à son poignet mais la lumière est jaune. Puis, plus rien, les bijoux s'éteignent tous les deux. Je regarde mon cou, une petite plume s'est ajoutée à la chaîne créant un collier. Je rejoins mon amie contre le mur qui nous sépare et nous inspectons nos accessoires. Nous ne pouvons pas nous entendre alors nous nous contentons de regarder. Hélia porte un bracelet fait de fils d'or et d'argent, entourés de fils de soie où sont accrochés des grelots de bois et de petites pierres précieuses. Il est somptueux. Il représente l'énergie de la Terre comme nous l'avions compris grâce à son rêve, nous en avons la preuve. Le mien ne signifie pas grand-chose, peut-être la plume pour mes poèmes mais quel rapport avec mes visions ? Je fixe Hélia, je me plonge dans ses yeux chocolat aux reflets roux rappelant les tons de sa chevelure. On dirait des flammes. Nous ne nous quittons pas des yeux, je sens mes paupières s'alourdir et mon corps tomber à terre. Ça y est, c'est fini, nous repartons chez nous. 

    Je le sais maintenant, d'où venait se présentiment. Cette année a à peine commencée qu'au bout d'un mois je suis déjà embarquée dans une histoire toute droit tirée de films fantastiques. Qu'est-ce-qui ne va pas chez moi ? Pourquoi moi ? Je prends mon téléphone sur ma table de chevet pour vérifier mes messages. Hélia ne m'a rien envoyé, mais j'ai un message qui date de la rentrée, je l'avais complètement oublié. J'espère que ce n'était pas urgent car j'ai un mois de retard pour y répondre. L'expéditeur est anonyme... 

    Lumen in Vobis  

    Je suis étonnée, je m'attendais à un truc stupide ou à un canulard. Je regarde sur internet ce que cela signifie, je suis sûre que c'est du latin ! Ça l'est. "La lumière est en toi". Qui m'enverrai ça ? Étais-ce une mise en garde sur ce qu'il allait m'arriver ? De toutes façons je ne l'aurais pas compris sans avoir fait mon rêve. Je ne sais même pas si cela a un lien avec cette histoire de pouvoirs d'ailleurs. Ce n'est rien, juste une coïncidence. Je me rends dans ma salle de bain pour me laver le visage et me brosser les cheveux. Je me regarde dans le miroir comme tous les matins mais je remarque que le collier est autour de mon cou. Comment ? Comment peut-il être réel ? Je respire trop rapidement, je tourne en rond dans la pièce. Je tape le numéro d'Hélia sur mon téléphone et l'appelle. Il faut qu'on se voie pour parler de tout ça, il faut que je sois sûre qu'elle le voit aussi, que je ne deviens pas folle. Elle ne répond pas. Je m'assoie sur mon lit et je fais le point. Je viens de découvrir que nos rêvent sont certainement réels, que j'ai peut-être des pouvoirs et qu'une personne anonyme m'a envoyé un sms en latin comme par hasard en parlant de lumière...Et en plus je n'ai rien foutu en un mois de cours...J'ai été trop perturbée pour travailler et je m'amusais bien avec Hélia pendant les pauses et le week-end. Je soupire.  

    —Chérie ! On part dans 5 minutes ! Crie Papa depuis le hall d'entrée.  

    Je ne suis pas du tout prête. J'enfile mon jean de la vielle, une chemise kaki que je rentre dans mon pantalon et prend mon sac. Nous sommes en retard, il y a des bouchons sur la route. Mon père insiste tous les matins pour partir plus tôt, c'est pour cette bonne raison. Un bisou, un signe de la main et je descends de la voiture en courant vers le bâtiment C. Cette journée ne débute pas vraiment bien. J'ai cours de maths, l'une des matières que je déteste. Les couloirs sont vides. Le bruit de mes pas sur le sol du lycée et de ma respiration saccadée ont probablement fait sursauter tous les élèves assoupis sur leur bureau. Désolée. Je tourne dans le couloir... enfin j'aurais dû. Je suis à terre, heureusement j'ai atterri sur mes fesses. Je me suis évanouie ou quoi ?  

    — Pardon je ne t'avais pas vue. Dit-une voix. 

    Je ne comprends pas tout suite qu'on me tendais la main. Je suis un peu sonnée. Je me relève en titubant. Ma vue s'éclaircie, il s'agit d'un garçon. Je reconnais le blouson rouge du lycée et le logo de la mascotte de l'équipe de foot. Ce garçon fait partie des privilégiés, les populaires comme on dit. Je parviens enfin à discerner son visage. C'est le roux ! Celui de la rentrée. — Tu vas bien ? Je ne pensais pas que t'allait tomber. Dit-il en souriant. Je rêve où il se moque de moi ?  

    — Moi non plus. Bon je dois y aller je suis déjà suffisamment en retard là donc...salut !  


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