• chapitre deux // extrait six

    Je range mes affaires à côté de mes manuels de science quand une tête blonde surgit de nulle part :  

    — Oooh Ulysse ça faisait longtemps ! Je te cherchais, qu'est-ce que tu fais là ? Demande Camryn. 

    — Je suis avec mon amie là, on se retrouve plus tard si ça te dérange pas... je lui marmonne en jetant un coup d'œil furtif en direction d'Hélia.  

     Camryn se rapproche de moi, la main cachant sa bouche en chuchotant :  

    — Mais... tu sais qu'elle aime les filles pas vrai ? Je te rends service crois-moi.   

    — Arrêtes avec tes conneries ! je m'exclame.  

    Hélia sursaute, Camryn aussi. Je sens mon cœur battre si fort que tout le monde doit sûrement l'entendre aussi. Mes joues chauffent, mes sourcils sont froncés et je serre les poings. Elles sont toutes les deux étonnées de ma réaction. Je continue de plus belle.  

    — Tu prétends toujours qu'on est amie mais c'est faux ! Tu m'as abandonnée au moment où j'avais besoin d'une amie ! J'étais à l'hôpital mais tu es partie ! Hurlé-je.  

    Un cercle d'élèves commence à se créer autour de nous, les gens n'osent pas intervenir mais prennent plaisir à assister à ce spectacle. Les Cam's débarquent avec leurs talons hauts et leurs cheveux éclatants. Elles agrippent Camryn pour former un mur contre moi.  

    — Haha, elle est bonne ! Tu devrais t'améliorer en blagues Ulysse, ce n'est vraiment pas drôle. Dit-elle en me rigolant au nez.  

    Elle est en train de me ridiculiser devant tout le lycée réunit. Pourtant elle sait très bien que ce que je dis est véridique. Je n'ai pas le temps de riposter, elles sont déjà en train de s'éloigner. Je regarde autour de moi les visages d'inconnus qui me dévisagent. Je suis face à un barrage me séparant de ma seule amie. Alors que je ne suis plus capable de bouger, une main se pose sur mon épaule. J'entends les murmures de l'assistance. "Je suis sûre qu'elle est lesbienne", "mais non elle a tout révélé au lycée pour Camryn, elle est l'une de ces pestes". Je n'en peux plus, que quelqu'un les fasse taire !  

    — Ya rien à voir par ici ! Et garder vos commentaires pour vous, je connais Ulysse, elle n'est pas comme ça ! Dit la personne qui se tient derrière moi.  

    Ne vient-il pas de...ce n'est pas possible...il l'a dit, ma prédiction...Je me retourne comme une flèche. Sans le vouloir je trébuche, mes pieds s'emmêlent et je sens mon corps basculer. Je ferme les yeux. Je me ridiculise encore plus.   

    La chute n'est pas douloureuse, je sens comme une pression sur ma taille, une caresse dans mes cheveux. Lorsque j'ouvre les yeux, je suis face aux magnifiques yeux bleus de Peter me portant dans ses bras. Alors c'est lui, celui qui aura alors mis fin au suspense... Je peux lire dans l'avenir.  

    Peter me pose à terre tandis que les élèves commencent à s'éloigner. Hélia s'empresse de me tenir par la main de peur que je ne retombe.  

    — Ça va ? Rien de cassé Ulysse ? Me demande-t-il, sourire aux lèvres.  

    — Oui...enfin je crois... Je n'avais pas besoin de ton aide ! Lui crié-je à la figure.  

    Son visage s'assombri. Je l'ai vexé, mais je ne suis vraiment pas d'humeur à remercier les gens aujourd'hui. Il lâche un long soupir et nous quitte en faisant une petite tape sur l'épaule d'Hélia, comme pour marquer son soutien. Il ne reste personne dans le couloir, tout le monde sait maintenant que je suis une folle alliée. Nous décidons de passer l'après-midi en ville avec Hélia pour décompresser. De toutes façons, nous n'avons pas d'examens en ce moment avec l'arrivée des vacances. J'ai pu me réconforter en achetant un sandwich du  Bouldin Creek Cafe. Nous avons longuement discuté, tout en évitant de mentionner ce qu'il venait de se produire au lycée.  


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :