• chapitre quatre // extrait quatre

    Je débarquai dans une gigantesque salle de marbre, ornée de gravures dorées. En son centre trônait une femme immense. Elle devait bien faire 30 mètres de haut. C’était la déesse Esmée, je ressentais quelque chose de familier avec elle. Sa seule présence réussit à me paralyser d’admiration. Autour d’elle flottait d’immenses papillons nébuleux, laissant trainer derrière eux un voile de poussière. Ils se posaient sur ses épaules ou dans le creux de ses mains. C’était les âmes déchues.  

    Je me réveillai brusquement, dérangée par mon réveil qui produisait un bruit assourdissant. Cela fait des semaines que je n’arrive pas à fermer l’œil de la nuit. Je refais de l’insomnie. Aujourd’hui, je dois aller chez Eldiorn pour fêter son anniversaire. Je lui ai acheté un nouveau bonnet brodé de nos initiales en guise de cadeau. Hélia et Déméthys seront là elles aussi. Mon copain tenait à les rencontrer. Je me levai difficilement de mon lit. Je n’ai plus de forces, mon corps commence déjà à puiser dans ses ultimes ressources. Je dévale les escaliers, mon ours en peluche toujours dans la main. J’essaie de manger le plus possible pour reprendre un maximum de forces. Maman a préparé une grande table recouverte de paniers garnis de viennoiseries, de toasts et de pain. Je saisis une brioche et un petit pain que je m’empresse de recouvrir de confiture et de beurre de cacahuète. Je me prend également un verre de jus de raisin. Matty arrive, les cheveux ébouriffés.  

    — Câlin... Gémit-il en me regardant avec une tête chien battu.  

    Je me levai de ma chaise et le saisit dans mes bras. Je le serrai fort dans mes bras. Maman ne put s’empêcher de lâcher un commentaire de type “oh qu’ils sont mignons !”...  

    — Ulysse, tu veux que je t’accompagne chez ton copain ? Me demande Maman.  

    — Non ça ira ! J’y vais en vélo, je dois partir à... Mince ! Je suis déjà en retard !  

    Je dévale à toute vitesse dans le hall d’entrée, ma brioche encore dans la bouche. J’enfile difficilement mes chaussures et brandis ma doudoune rouge brique. Dehors, il fait atrocement froid. Heureusement qu’Eldiorn ne vit qu’à quelques rues d’ici... Je pédale aussi vite que je peux. Au dernier tournant de la rue perpendiculaire à la mienne je manquai de me prendre un réverbère en pleine face... Je suis un vrai danger public sur ce vélo ! Je parviens tout de même saine et sauve au numéro 419. La bâtisse est gigantesque ! Je m’avance vers le portillon à la recherche d’une sonnette sur laquelle appuyer...  

    — Eh qu’est-ce que tu fais ! Cria quelqu’un à ma droite.  

    Je sursautai, manquant de faire tomber mon vélo. Eldiorn se tenait sur le porche d’une autre maison. Bizarre...  

    — Tu t’es trompée ! Me dit-il en ricanant. Comme tous les autres... J’habite au 419 BIS, ce n’est pas précisé sur les insignes alors... 

    Sa maison n’avait rien à voir avec celle de ses voisins. Elle était plus petite, délabrée et semblait être dépourvue d’étage. Le jardin est en piteux état et le portillon ne se fermait pas correctement. Le contraste est flagrant. J'essaie de cacher mon étonnement mais il comprit dans mon regard ce que je pensais à son égard.  

    — Tu es déçue c’est ça ? Demanda-t-il gêné.  

    — Non... c’est juste que... je suis surprise. Murmurai-je. Je ne savais pas quoi lui dire.  

    — Aller viens ! On rentre, je suis sûre que les bons petits plats que j’ai préparés te remonteront le moral ! Me dit-il en prenant le guidon de mon vélo.  

    Nous pénétrons dans sa maison où la fête a déjà commencé. Hélia et Déméthys se précipitent vers nous. Elles m’enlacent à tour de rôle et repartent dans le salon. Il y a de la musique et la pièce semble remplie. Eldiorn me prend la main et m’accompagne au bout du couloir. Sa belle-mère surgit de la cuisine, un grand plat dans les mains. Elle est petite, à la peau claire, les cheveux blonds virant au blanc avec l’âge. Ses yeux vert sapin sont surlignés d’un long trait d’eye-liner doré. Elle porte une blouse à fleur jaune et une salopette assortie à ses yeux. Sur la petite poche de devant est brodé un oiseau en plein envol. Elle dépose le plat sur la commode se trouvent à ses côtés pour venir me saluer.  

    — Ulysse ! Cela fait des semaines que je meurs d’envie de te rencontrer, je suis Sheila ! M’expliqua-t-elle en me frictionnant le dos lors de son étreinte. 


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